Suite à ce dernier sommet des BRICS à Johannesburg ce 22 au 24 août 2023, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), ont décidé d'accueillir dès janvier 2024, six nouveaux membres soient : l'Iran, l'Argentine, l'Égypte, l'Éthiopie, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Ces nouveaux adhérents rejoignent donc potentiellement le groupe des pays émergents qui veut gagner en influence dans le monde.

C’est un nouvel ordre mondial que le Brésil, l’Inde, la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud rêvent d’imposer, avec le soutien d’une quarantaine de pays émergents invités à leur sommet de Johannesburg.

Crédit d’image © par Getty Image, Homme avec le drapeau national sur le visage.

Une quarantaine de pays avaient demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt. Selon les dirigeants du « club des cinq », qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42 % de la population du globe. cet engouement montre l'influence grandiose des pays émergents sur la scène mondiale.

La question de l'expansion du groupe était la priorité de ce 15e sommet. Alliance hétérogène de pays géographiquement éloignés et d'économies à la croissance inégale, les BRICS ont dû s'accorder sur le choix stratégique des nouveaux entrants.

Crédit d’image © par Getty Image, Fan de football heureux d’Argentine tenant un ballon.

La Chine, poids lourd comptant pour environ 70 % du PIB du groupe, était clairement en faveur d'une expansion. Les BRICS ont réaffirmé leurs positions « non alignées » lors du sommet, à un moment où les divisions ont été accentuées par le conflit en Ukraine.

Les BRICS ne constituent pas une alliance militaire. Ils ne forment pas non plus un bloc économique et commercial uni. C’est contre la domination occidentale que le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud constituent, depuis leur premier sommet en 2011, l’essentiel de leurs convergences. Effectivement, tous ces pays ont un point commun, ils ont tous été confrontés à l’impérialisme européen et américain au cours de leur histoire. Et tous sont incontournables dans leurs zones d’influence géopolitiques.

Crédit d’image © par Getty Image, Drapeau de l'Egypte.

Pour rappel, las d'attendre que le Congrès américain autorise la réforme du FMI qui leur donnerait une représentation plus en adéquation avec le poids qu'ils ont acquis dans l'économie mondiale, les BRICS créent l'embryon d'un système parallèle qui se présente comme une alternative à celle dont les bases ont été posées pendant la Seconde Guerre mondiale, à une époque où les équilibres étaient bien différents de ceux d’aujourd’hui.

Les États-Unis ont déclaré qu'ils ne considéraient pas les BRICS comme de futurs « rivaux géopolitiques », assurant vouloir maintenir des « relations solides » avec le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud.

Crédit d’image © par Getty Image, Drapeau de l'Éthiopie.

C'est en 2022 que les courbes se croisent entre le G7, le club des 7 pays les plus industrialisés de la planète (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) et les pays émergents des BRICS dont fait partie le Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.

Ce dernier groupe, selon les données de l'institut britannique Acorn Macro-Consulting, pèse désormais 31,5% du PIB mondial en parité de pouvoir d'achat quand le G7 ne représente que 30,7% de la richesse créée sur la planète. Au début des années 1990, le groupe des anciens champions industriel représentait encore 45 % de la richesse mondiale, soit trois fois plus que les BRICS qui dépassaient à peine les 15 %. Et l’écart devrait continuer à se creuser. Le poids relatif du G7 devrait, selon Acorn, continuer de diminuer et tomber bien en dessous de 30 % d'ici à la fin de la décennie, tandis que celui des BRICS devrait, selon ces mêmes prévisions, avoisiner les 35 %.

Crédit d’image © par Getty Image, Drapeau de l'Arabie Saoudite.

Tout semble indiquer que le forum du G20, dans lequel le poids des pays industrialisés est prépondérant, sera interpellé par cette nouvelle instance. À mesure que les BRICS se développent, le G20 cherche également à représenter les pays émergents… clairement, la concurrence règne entre ces deux blocs…